Hayao Miyazaki
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Hayao Miyazaki
Sacrilège ! Blasphème ! Comment avons-nous pu parler de films d'animation sans évoquer ce véritable maître de l'animation japonaise ?
Oui, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, je parle bien de Hayao Miyazaki, celui dont le nom devrait évoquer toute l'émotion qui peut surgir au détour de ce qui semble être un simple dessin animé manichéen. Citons parmi ses oeuvres les plus connues qui ont déferlé en France : Nausicaa de la Vallée du Vent, Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoké, Le Château dans le Ciel, Le Château Ambulant, et Mon Voisin Totoro, dont l'adorable créature est devenue la mascotte des Studios Ghiblis, créés pour lui et Joe Hisaishi, le compositeur des musiques de ses films. Il y en a d'autres bien sûr, peut-être moins connus, tels que Kiki la petite sorcière ou Le Château des Cagliostro[/i] et d'autres, très récents, sur lesquels je m'attarderai certainement moins, comme Arrietty ou le Petit Monde des Chapardeurs, Ponyo sur la Falaise ou La Colline aux Coquelicots.
La liste est longue, mais jamais ennuyeuse.
Je pourrais choisir de vous les présenter par ordre chronologique, ce qui serait sans doute plus logique, mais je choisirai un autre ordre ; celui dans lequel ils me viendront à l'esprit.
Départager les Miyazaki est très difficile. On ne peut pas comparer un Miyazaki à un autre. Pour bien se rendre compte de ce qu'est un Miyazaki, il serait plus facile de comparer n'importe lequel d'entre eux à tous les autres films d'animation qui ont été créé depuis le début de l'animation au cinéma.
Pour ma part, je ne saurais dire lequel je préfère. À vrai dire, il me suffit de revoir l'un d'entre eux pour qu'il m'apparaisse comme étant le chef d'oeuvre parmi les chefs-d'oeuvres.
Aussi je commencerai par celui que je viens de revoir et qui garde une place particulière dans mon coeur :
Synopsis : Dans un Japon médiéval, le jeune prince Ashitaka vient de sauver son village d'un démon venu de l'est, mais la malédiction de la bête demeure, le condamnant à une mort certaine. Pour tenter d'aller au-devant, Ashitaka entreprend un voyage vers l'est dans le but de libérer la malédiction lancée sur son village et de sauver sa propre vie. Il devra pour cela porter sur le monde un regard sans haine. Mais est-ce seulement possible lorsqu'un combat à mort oppose humains et dieux ?
Avis : J'ai dit que ce film tenait une place toute particulière dans mon coeur, mais je n'ai pas dit pourquoi. Ceux qui l'ont vu et me connaissent doivent sûrement sourire derrière leur écran : oui, ce film a certainement alimenté mon amour pour les loups, puisque cette créature occupe dans ce film un rôle majeur. Mais ne nous attardons pas sur ce détail et passons directement aux différents aspects du film.
Les Miyazaki sont connus pour plusieurs critères récurrants : une maîtrise exceptionnelle de l'image rendant des personnages et des paysages sublimes, une musique enchanteresque et une réflexion, frôlant souvent la philosophie, présente dans presque tous ses films.
Ce film est loin de déroger à la règle. La plus grande partie de l'action se déroule dans une immense forêt implantée sur une chaîne de montagne et l'environnement est rendu avec brio. Les musiques, venues de notre cher Joe Hisaishi, oscillent entre combat et émotion, provoquant des frissons pour celui qui les écoute et les réécoute. Quant au thème abordé, il peut paraître extrêmement d'actualité, puisqu'il traite de la lutte entre Nature et Humanité, entre tradition et progrès. Les personnages sont attachants et font leur possible pour s'éloigner des clichés, bien que...
Si je devais chercher des points négatifs, je dirais qu'il n'est pas forcément pour tout public. On ne peut nier qu'il reste tout de même assez violent et quelque peu effrayant. Il faut également un certain âge (13-14 ans ?) pour pouvoir bien saisir toute l'histoire et tout ce qu'il y a derrière.
En conclusion, un film superbe à voir et à revoir, mais pas forcément en famille. Pour ma part, je trouve que je l'ai mieux savouré lorsque je l'ai regardé seul.
Je ne mets pas de note ; tous le Miyazaki que j'ai l'audace de juger méritent rarement moins et 19 et jamais moins de 18.
Oui, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, je parle bien de Hayao Miyazaki, celui dont le nom devrait évoquer toute l'émotion qui peut surgir au détour de ce qui semble être un simple dessin animé manichéen. Citons parmi ses oeuvres les plus connues qui ont déferlé en France : Nausicaa de la Vallée du Vent, Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoké, Le Château dans le Ciel, Le Château Ambulant, et Mon Voisin Totoro, dont l'adorable créature est devenue la mascotte des Studios Ghiblis, créés pour lui et Joe Hisaishi, le compositeur des musiques de ses films. Il y en a d'autres bien sûr, peut-être moins connus, tels que Kiki la petite sorcière ou Le Château des Cagliostro[/i] et d'autres, très récents, sur lesquels je m'attarderai certainement moins, comme Arrietty ou le Petit Monde des Chapardeurs, Ponyo sur la Falaise ou La Colline aux Coquelicots.
La liste est longue, mais jamais ennuyeuse.
Je pourrais choisir de vous les présenter par ordre chronologique, ce qui serait sans doute plus logique, mais je choisirai un autre ordre ; celui dans lequel ils me viendront à l'esprit.
Départager les Miyazaki est très difficile. On ne peut pas comparer un Miyazaki à un autre. Pour bien se rendre compte de ce qu'est un Miyazaki, il serait plus facile de comparer n'importe lequel d'entre eux à tous les autres films d'animation qui ont été créé depuis le début de l'animation au cinéma.
Pour ma part, je ne saurais dire lequel je préfère. À vrai dire, il me suffit de revoir l'un d'entre eux pour qu'il m'apparaisse comme étant le chef d'oeuvre parmi les chefs-d'oeuvres.
Aussi je commencerai par celui que je viens de revoir et qui garde une place particulière dans mon coeur :
Princesse Mononoké
Synopsis : Dans un Japon médiéval, le jeune prince Ashitaka vient de sauver son village d'un démon venu de l'est, mais la malédiction de la bête demeure, le condamnant à une mort certaine. Pour tenter d'aller au-devant, Ashitaka entreprend un voyage vers l'est dans le but de libérer la malédiction lancée sur son village et de sauver sa propre vie. Il devra pour cela porter sur le monde un regard sans haine. Mais est-ce seulement possible lorsqu'un combat à mort oppose humains et dieux ?
Avis : J'ai dit que ce film tenait une place toute particulière dans mon coeur, mais je n'ai pas dit pourquoi. Ceux qui l'ont vu et me connaissent doivent sûrement sourire derrière leur écran : oui, ce film a certainement alimenté mon amour pour les loups, puisque cette créature occupe dans ce film un rôle majeur. Mais ne nous attardons pas sur ce détail et passons directement aux différents aspects du film.
Les Miyazaki sont connus pour plusieurs critères récurrants : une maîtrise exceptionnelle de l'image rendant des personnages et des paysages sublimes, une musique enchanteresque et une réflexion, frôlant souvent la philosophie, présente dans presque tous ses films.
Ce film est loin de déroger à la règle. La plus grande partie de l'action se déroule dans une immense forêt implantée sur une chaîne de montagne et l'environnement est rendu avec brio. Les musiques, venues de notre cher Joe Hisaishi, oscillent entre combat et émotion, provoquant des frissons pour celui qui les écoute et les réécoute. Quant au thème abordé, il peut paraître extrêmement d'actualité, puisqu'il traite de la lutte entre Nature et Humanité, entre tradition et progrès. Les personnages sont attachants et font leur possible pour s'éloigner des clichés, bien que...
Si je devais chercher des points négatifs, je dirais qu'il n'est pas forcément pour tout public. On ne peut nier qu'il reste tout de même assez violent et quelque peu effrayant. Il faut également un certain âge (13-14 ans ?) pour pouvoir bien saisir toute l'histoire et tout ce qu'il y a derrière.
En conclusion, un film superbe à voir et à revoir, mais pas forcément en famille. Pour ma part, je trouve que je l'ai mieux savouré lorsque je l'ai regardé seul.
Je ne mets pas de note ; tous le Miyazaki que j'ai l'audace de juger méritent rarement moins et 19 et jamais moins de 18.
Le Loup- Scénariste-écrivain-chroniqueur
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Re: Hayao Miyazaki
Second dans ma liste bizarre :
Synopsis : Alors qu'ils se rendent à leur nouvelle maison, Chihiro et ses parents sont happés dans un autre monde, un monde qui "n'aurait jamais dû exister". Alors que les parents de Chihiro sont transformés en porcs sous le regard médusé de leur fille de 9 ans, le jeune fille comprend que ce monde, celui des esprits, n'est pas pour les humains. Chihiro parviendra-t-elle à quitter ce monde ? Réussira-t-elle à libérer ses parents du sort qui leur a été jeté ? Et peut-elle vraiment faire confiance à Haku, ce mystérieux jeune homme qui connait son nom et se présente en ami ?
Avis : Un Miyazaki qui, à mon goût, se détache un peu du lot et sur lequel je pourrai m'attarder un moment. En effet, dans celui-ci, les graphismes sont bien au rendez-vous, la musique terriblement belle, mais la visée de réflexion est, je trouve, plus subtile à saisir qu'elle le serait dans d'autres comme Princesse Mononoké. Oui, bien sûr, il y a cette dénonciation du monde capitaliste incarné par Yubaba et ses bains. Mais que dire du Sans-Visage, qui occupe tout de même un rôle important ? Je ne peux pas croire que Miyazaki l'ait introduit par simple volonté de faire un semblant de méchant à part Yubaba. Non, il y a quelque chose de plus.
En conclusion, un film beaucoup plus riche qu'il n'en a l'air, bien que le Sans-Visage en ait traumatisé plus d'un (non, moi ça va, j'étais déjà foutu quand je l'ai regardé !).
Le Voyage de Chihiro
Synopsis : Alors qu'ils se rendent à leur nouvelle maison, Chihiro et ses parents sont happés dans un autre monde, un monde qui "n'aurait jamais dû exister". Alors que les parents de Chihiro sont transformés en porcs sous le regard médusé de leur fille de 9 ans, le jeune fille comprend que ce monde, celui des esprits, n'est pas pour les humains. Chihiro parviendra-t-elle à quitter ce monde ? Réussira-t-elle à libérer ses parents du sort qui leur a été jeté ? Et peut-elle vraiment faire confiance à Haku, ce mystérieux jeune homme qui connait son nom et se présente en ami ?
Avis : Un Miyazaki qui, à mon goût, se détache un peu du lot et sur lequel je pourrai m'attarder un moment. En effet, dans celui-ci, les graphismes sont bien au rendez-vous, la musique terriblement belle, mais la visée de réflexion est, je trouve, plus subtile à saisir qu'elle le serait dans d'autres comme Princesse Mononoké. Oui, bien sûr, il y a cette dénonciation du monde capitaliste incarné par Yubaba et ses bains. Mais que dire du Sans-Visage, qui occupe tout de même un rôle important ? Je ne peux pas croire que Miyazaki l'ait introduit par simple volonté de faire un semblant de méchant à part Yubaba. Non, il y a quelque chose de plus.
- Spoiler:
- Tout d'abord, ce Sans-Visage n'est pas toujours méchant. il aide Chihiro à avoir les cartes de bains. Peut-être est-il déjà intéressé à ce moment, mais alors, pourquoi ce changement subi lorsqu'il avale la grenouille ? C'est là une des facettes du Sans-Visage (joke) : à travers lui, c'est la nature profonde de chacun qui est révélée. Et que voit-on ? Que dès lors qu'on a de l'argent, on veut tout ! Tout et même l'intolérable ; une jeune fille de 9 ans. On voit également que dès lors qu'on a de l'argent, le monde fait attention à nous et est lui-même intéressé. Au début du film, le Sans-Visage est un inconnu, personne ne fait attention à lui. Mais dès qu'il a tout cet argent, soudainement, tout le Bain est à ses pieds, accédant à ses moindre désirs. C'est je pense là, sur ce point précis, que réside la critique de Miyazaki.
Parlons un peu de Zéniba, le jumelle de Yubaba. Pourquoi en avoir fait sa jumelle ? Pourquoi juste pas une autre personne ? Bon, ok, c'est plus facile. Miyazaki montre ici que chacun de nous a deux facettes, une bonne, pondérée, calme et qui se contente de peu, incarnée par Zéniba, et une autre, constituée de désir, d'envie et d'intérêt, incarnée par Yubaba. Ce sont en effet les deux parties d'une même personne et personne ne peut se prétendre humain s'il ne les possède pas tous les deux.
Haku est aussi part de la critique. Il est celui qui a "vendu son âme au diable". Le système lui a fait oublier son nom, comme il a essayé de le faire à Chihiro. Le capitalisme rend les personnes anonymes. On n'est pus connu pour qui nous sommes, mais pour ce que nous sommes. Lui, il est le gérant, Chihiro la servante. Yubaba les asservit en leur prenant leur nom et, par extension, leur personnalité et leur volonté.
En conclusion, un film beaucoup plus riche qu'il n'en a l'air, bien que le Sans-Visage en ait traumatisé plus d'un (non, moi ça va, j'étais déjà foutu quand je l'ai regardé !).
Dernière édition par Le Loup le Mer 18 Juil - 10:51, édité 1 fois
Le Loup- Scénariste-écrivain-chroniqueur
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Re: Hayao Miyazaki
Excellente analyse pour le voyage de Chihiro ! J'ai moi-même été traumatisée par le Sans-Visage, puisque j'ai regardé le voyage de Chihiro la première fois quand j'avais 10 ans. Bon, j'avoue que sur le tas, manger au restaurant à volonté chinois me terrorisait, et j'avais peur que tout le monde se transforme en cochon...
Je suis d'accord avec toi quand tu dis que les Miyazaki ne sont pas tout public. Si certains comme Ponyo sur la falaise ou Totoro peuvent être regardables par tous, des films comme Mononoké-Hime ne sont pas accessibles à tout age. Deja parce qu'il est relativement violent (si si) et surtout parce que l'histoire n'est pas forcément facile à comprendre (je vois ma petite soeur qui n'hésite pas à me demander en boucle: "et pourquoi il fait ci ? et pourquoi là il se passe ça ?")
Mais il n'en reste pas que les Miyazaki, quels qu'ils soient, sont une oeuvre d'art ! Je ne sais pas combien de fois il m'est arrivé de regarder Kiki la Petite Sorcière ou de tomber amoureuse de Hauru dans le Chateau Ambulant !
Sinon j'ai une question: peux-tu ranger des films comme "Le Royaume des Chats" ou "Horus, fils du Soleil" dans les Miyazaki ?
Je suis restée en bug pendant un moment devant Horus en me demandant si c'en était un...
Et juste pour revenir sur les dessins animés pas tout public: tu as déjà vu "Les enfants de la pluie" ? Je ne sais pas si je dois vraiment ouvrir un nouveau topic pour ce film, mais dans le genre traumatisant quand t'es gosse, il est pas mal...
- Spoiler:
- Je t'avouerai que la présence de Yubaba/Zeniba a été pour moi un grand mystère. Je me suis demandé si effectivement c'était deux personnes, ou si Yubaba n'avait pas une seconde personnalité qui n'est autre que Zeniba... Mais je ne mets pas du tout en cause ma passion pour le sujet =D
Je suis d'accord avec toi quand tu dis que les Miyazaki ne sont pas tout public. Si certains comme Ponyo sur la falaise ou Totoro peuvent être regardables par tous, des films comme Mononoké-Hime ne sont pas accessibles à tout age. Deja parce qu'il est relativement violent (si si) et surtout parce que l'histoire n'est pas forcément facile à comprendre (je vois ma petite soeur qui n'hésite pas à me demander en boucle: "et pourquoi il fait ci ? et pourquoi là il se passe ça ?")
Mais il n'en reste pas que les Miyazaki, quels qu'ils soient, sont une oeuvre d'art ! Je ne sais pas combien de fois il m'est arrivé de regarder Kiki la Petite Sorcière ou de tomber amoureuse de Hauru dans le Chateau Ambulant !
Sinon j'ai une question: peux-tu ranger des films comme "Le Royaume des Chats" ou "Horus, fils du Soleil" dans les Miyazaki ?
Je suis restée en bug pendant un moment devant Horus en me demandant si c'en était un...
Et juste pour revenir sur les dessins animés pas tout public: tu as déjà vu "Les enfants de la pluie" ? Je ne sais pas si je dois vraiment ouvrir un nouveau topic pour ce film, mais dans le genre traumatisant quand t'es gosse, il est pas mal...
Re: Hayao Miyazaki
Merci Tachi.
Malheureusement, sur les trois films que tu cites, je n'en ai vu qu'un seul (Le Royaume des Chats) et c'était il y a très longtemps, si longtemps que j'en avais oublié l'existence. Je ne peux donc pas vraiment te répondre sur ces sujets-là.
Enfin, continuons donc avec l'un des premiers Miyazaki qu'il m'ait été donné de voir :
Synopsis : Alors que la nuit tombe sur un petit village situé à flanc de montagne, Pazu, un jeune mineur, voit une jeune fille tomber du ciel, entourée d'une aura de lumière bleue qui semble la faire flotter dans les airs jusqu'à arriver dans les bras du garçon. Cette jeune fille s'appelle Sheeta et avec elle, Pazu va pouvoir suivre les traces de son père et essayer lui aussi de prouver l'existence de Laputa, le château dans le ciel. Mais Sheeta et la pierre magique qu'elle porte autour du cou attirent bien des convoitises ; les pirates du ciel et l'armée vont jouer l'un contre l'autre pour récupérer cette mystérieuse jeune fille et sa pierre magique.
Avis : Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment que ce film n'a pas très bonne presse. Il est courant, lorsque je demande "Quel est ton Miyazaki préféré ?", qu'on me réponde "Je sais pas... un peu tous... sauf peut-être Le Château dans le Ciel...". (Bon, c'est déjà ça, parce qu'il m'arrive aussi souvent qu'on me réponde "Un Miyaza-quoi ?"). On me dit alors qu'il part trop dans tous les sens, que c'est totalement improbable et tout. désolé de vous le dire, les enfants, mais c'est un peu le but !
Par rapport aux deux précédents, Le Château dans le Ciel peut d'avantage être considéré comme Tous Publics. Il n'y a, à ma connaissance, rien de traumatisant dans ce film : pas de monstre difforme, pas de sang (ou quelques gouttes juste pour montrer que la personne est touchée). Il est également supposé être plus léger par la présence de personnages attachants comme la Bande à Dora.
La visée philosophique est présente bien qu'un peu moins poussée et beaucoup moins implicite que celle du Voyage de Chihiro. Elle est en effet explicitement citée dans le film : "Pour vivre on n'a pas besoin de semer la mort ! Et on n'a pas besoin d'une armée de robots ridicules ! Mais personne ne peut vivre loin de la Terre !". Mais poussons si vous le voulez bien, un petit peu plus loin. Voilà ce que Miyazaki sous-entend ici : si tu veux le pouvoir absolu, sois prêt à vivre seul. Dès lors que l'on possède un pouvoir aussi terrible que celui de Laputa, il n'existe plus d'amitié, seulement des degrés de méfiance envers quiconque voudrait ce pouvoir pour lui.
Ne sous-estimons donc pas la portée de ce film, qui reste, rappelons-le, un Miyazaki !
Malheureusement, sur les trois films que tu cites, je n'en ai vu qu'un seul (Le Royaume des Chats) et c'était il y a très longtemps, si longtemps que j'en avais oublié l'existence. Je ne peux donc pas vraiment te répondre sur ces sujets-là.
Enfin, continuons donc avec l'un des premiers Miyazaki qu'il m'ait été donné de voir :
Le Château dans le Ciel
Synopsis : Alors que la nuit tombe sur un petit village situé à flanc de montagne, Pazu, un jeune mineur, voit une jeune fille tomber du ciel, entourée d'une aura de lumière bleue qui semble la faire flotter dans les airs jusqu'à arriver dans les bras du garçon. Cette jeune fille s'appelle Sheeta et avec elle, Pazu va pouvoir suivre les traces de son père et essayer lui aussi de prouver l'existence de Laputa, le château dans le ciel. Mais Sheeta et la pierre magique qu'elle porte autour du cou attirent bien des convoitises ; les pirates du ciel et l'armée vont jouer l'un contre l'autre pour récupérer cette mystérieuse jeune fille et sa pierre magique.
Avis : Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment que ce film n'a pas très bonne presse. Il est courant, lorsque je demande "Quel est ton Miyazaki préféré ?", qu'on me réponde "Je sais pas... un peu tous... sauf peut-être Le Château dans le Ciel...". (Bon, c'est déjà ça, parce qu'il m'arrive aussi souvent qu'on me réponde "Un Miyaza-quoi ?"). On me dit alors qu'il part trop dans tous les sens, que c'est totalement improbable et tout. désolé de vous le dire, les enfants, mais c'est un peu le but !
- Spoiler:
- À mon goût, une grande partie de la poésie y réside. On ne sait rien de Sheeta au début. Elle n'est qu'une jeune fille qui s'est échappée de on-ne-sait-quel vaisseau pour échapper à on-ne-sait-qui pour arriver à on-ne-sait-quoi. Et peu à peu, on en apprend plus sur elle. Déjà, sur le pouvoir de cette pierre, puis sur ses origines (Lusheeta Toel Ul Laputa), et sur le pouvoir qu'elle détient (je pense aux robots). Alors c'est sûr que pour quelqu'un qui est un peu rationnel, ça peut paraître un peu gros tout ça. Mais le fait que ça "parte dans tous les sens" montre aussi je pense le "Jusqu'où" peut aller l'Humanité pour le pouvoir. Muska n'hésite pas à se débarrasser de ses anciens alliés pour ne pas avoir à partager le pouvoir. Le truc qui pour le coup est un peu de trop est peut-être l'origine royale de Muska.
Par rapport aux deux précédents, Le Château dans le Ciel peut d'avantage être considéré comme Tous Publics. Il n'y a, à ma connaissance, rien de traumatisant dans ce film : pas de monstre difforme, pas de sang (ou quelques gouttes juste pour montrer que la personne est touchée). Il est également supposé être plus léger par la présence de personnages attachants comme la Bande à Dora.
La visée philosophique est présente bien qu'un peu moins poussée et beaucoup moins implicite que celle du Voyage de Chihiro. Elle est en effet explicitement citée dans le film : "Pour vivre on n'a pas besoin de semer la mort ! Et on n'a pas besoin d'une armée de robots ridicules ! Mais personne ne peut vivre loin de la Terre !". Mais poussons si vous le voulez bien, un petit peu plus loin. Voilà ce que Miyazaki sous-entend ici : si tu veux le pouvoir absolu, sois prêt à vivre seul. Dès lors que l'on possède un pouvoir aussi terrible que celui de Laputa, il n'existe plus d'amitié, seulement des degrés de méfiance envers quiconque voudrait ce pouvoir pour lui.
Ne sous-estimons donc pas la portée de ce film, qui reste, rappelons-le, un Miyazaki !
Le Loup- Scénariste-écrivain-chroniqueur
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Re: Hayao Miyazaki
En fait, Le Chateau dans le Ciel a été le Miyazaki qui m'a laissé le plus perplexe. J'aime beaucoup ce film, c'est même l'un de mes préférés, mais il arrive un moment où il se passe un phénomène "shojoesque". Je m'explique: déjà, la fin est à mon goût ratée. On a pas de vrai fin, mis à part un pseudo happy end qui m'a un peu fait penser à la fin de Kiki la Petite Sorcière. J'ai vraiment l'impression qu'il n'y a pas de fin, voire que le film a justé été baclé... Bon, cela étant, il y a les dialogues de la fin que je résumerai en deux mots: "Pazu !"/"Sheeta !". Et euh... c'est tout. Re-regarde la fin hein, si tu veux, tu verras que les dernière minutes du film, il n'y que ces deux mots qui se dégagent...
J'avais noté le même phénomène à la fin du film "Origine" avec ses "Tuula !"/"Agito !". M'enfin, c'est peut être ces histoire de namoÛr qui font toute la beauté du film ^^
Bon après je dis pas que le film en lui même est raté, loin de là ! L'histoire ne me semble pas plus irréaliste que n'importe quel Miyazaki et au final, je prends toujours beaucoup de plaisir à le regarder ! C'est d'ailleurs grâce à ce film qu'il m'arrive assez souvent le soir de me faire un oeuf sur une tranche de pain de mie x)
(Papi Pomme <3)
Voilà =D
J'avais noté le même phénomène à la fin du film "Origine" avec ses "Tuula !"/"Agito !". M'enfin, c'est peut être ces histoire de namoÛr qui font toute la beauté du film ^^
Bon après je dis pas que le film en lui même est raté, loin de là ! L'histoire ne me semble pas plus irréaliste que n'importe quel Miyazaki et au final, je prends toujours beaucoup de plaisir à le regarder ! C'est d'ailleurs grâce à ce film qu'il m'arrive assez souvent le soir de me faire un oeuf sur une tranche de pain de mie x)
(Papi Pomme <3)
Voilà =D
Re: Hayao Miyazaki
Je ne crois pas dire de bêtise en relevant une petite erreur : "Arrietty ou le Petit Monde des Chapardeurs" est une œuvre des mêmes studios, mais n'a pas été réalisée par Miyazaki (d'où une ambiance beaucoup plus occidentale et une narration plus traditionnelle, moins symbolique). De même, "La Colline aux Coquelicots" est certes l'œuvre d'un Miyazaki, mais pas du maître. Le réalisateur est Goro Miyazaki, fils du premier, et également réalisateur des "contes de Terremer". J'aime un peu moins les œuvres du fils dans le sens où je les trouves moins originales, et moins représentatives d'une culture, d'une mythologie et d'un art du symbolisme typiquement japonais, et qui rendent les œuvres de son père si uniques dans le cinéma moderne.
Re: Hayao Miyazaki
Tachi : Je dois bien avoué que la fin du Château dans le Ciel est plutôt... surprenante et laisse un peu sur sa fin. Que deviennent-t-ils ? Que vont-ils faire ? C'est une fin plutôt ouverte en effet, qui laisse la place pour une éventuelle histoire d'amour.
Absolument exact Nazer ! C'est pour cela que je les ai mis un peu à part. C'est vrai que j'ai oublié de préciser qu'ils n'ont pas été "confectionnés par le maître", mea culpa.
Eh bien puisqu'on le propose, passons donc à celui-ci :
Synopsis : Arrietty est une jeune fille de 14 ans un peu particulière. Elle appartient à la race des Chapardeurs, des petits êtres qui peuplent les maisons et chapardent discrètement de quoi vivre aux humains. Il ne faut jamais qu'ils soient vus, aperçus ou qu'on se rende compte de leur présence. Mais Sho, un jeune humain, vient s'installer dans la maison avec son chat. Sa grand-mère lui parle de la légende des chapardeurs et une nuit, les regards d'un humain et d'une jeune chapardeuse se croisent. Lequel est le plus en danger ? Arrietty et l'anonymat de son espèce ? Ou Sho et sa maladie cardiaque ?
Avis : Comme l'a précisé Nazer, ce film n'a pas été réalisé par Hayao Miyazaki en personne. Il a été créé par les studios Ghiblis et supervisé par le Maître. Une autre chose qui le différencie : la bande son n'est pas l'oeuvre de notre cher Joe Hisaishi, mais d'une française (bretonne) : Cécile Corbel. On note en effet une présence bien plus importante de la guitare que dans les musiques de Hisaishi mais l'ensemble reste absolument honnête et s'accorde là encore très bien avec l'ambiance du film.
Plus axé sur le Poétique des Miyazaki que sur le Magique, ce film ne fait appel à rien de bien surnaturel, si l'on oublie l'existence même des Chapardeurs. Les graphismes sont tout à fait honorables (le jardin, par exemple, me reste particulièrement en mémoire). Le scénario est relativement bien exploité et laisse une grande place à l'émotion.
PS : une version française de La Chanson d'Arrietty est disponible.
- Spoiler:
- Pour les dernières minutes du film, j'ai préféré retenir le poème et la morale que Sheeta en tire ainsi que le divin thème The Collapse of Laputa.
Absolument exact Nazer ! C'est pour cela que je les ai mis un peu à part. C'est vrai que j'ai oublié de préciser qu'ils n'ont pas été "confectionnés par le maître", mea culpa.
Eh bien puisqu'on le propose, passons donc à celui-ci :
Arrietty ou le Petit Monde des Chapardeurs
Synopsis : Arrietty est une jeune fille de 14 ans un peu particulière. Elle appartient à la race des Chapardeurs, des petits êtres qui peuplent les maisons et chapardent discrètement de quoi vivre aux humains. Il ne faut jamais qu'ils soient vus, aperçus ou qu'on se rende compte de leur présence. Mais Sho, un jeune humain, vient s'installer dans la maison avec son chat. Sa grand-mère lui parle de la légende des chapardeurs et une nuit, les regards d'un humain et d'une jeune chapardeuse se croisent. Lequel est le plus en danger ? Arrietty et l'anonymat de son espèce ? Ou Sho et sa maladie cardiaque ?
Avis : Comme l'a précisé Nazer, ce film n'a pas été réalisé par Hayao Miyazaki en personne. Il a été créé par les studios Ghiblis et supervisé par le Maître. Une autre chose qui le différencie : la bande son n'est pas l'oeuvre de notre cher Joe Hisaishi, mais d'une française (bretonne) : Cécile Corbel. On note en effet une présence bien plus importante de la guitare que dans les musiques de Hisaishi mais l'ensemble reste absolument honnête et s'accorde là encore très bien avec l'ambiance du film.
Plus axé sur le Poétique des Miyazaki que sur le Magique, ce film ne fait appel à rien de bien surnaturel, si l'on oublie l'existence même des Chapardeurs. Les graphismes sont tout à fait honorables (le jardin, par exemple, me reste particulièrement en mémoire). Le scénario est relativement bien exploité et laisse une grande place à l'émotion.
- Spoiler:
- On peut noter ici aussi une fin un peu bizarre, ouverte, bien que très restreinte et un peu décevante à mon goût. Mais bon, comme je sais que je n'aurais pas forcément fait mieux avec les éléments dont on disposait au début, je n'insiste pas.
PS : une version française de La Chanson d'Arrietty est disponible.
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Re: Hayao Miyazaki
Il est temps je pense, de passer à ce qui a été l'initiateur de tous ces films. Vous l'aurez deviné j'espère, c'est au tour de :
Synopsis : dans une époque indéterminée où les humains ont su manipuler des petits planeurs personnels et des vaisseaux de guerre volants, le monde entier est menacé par l'immense forêt toxique dont les spores seraient capables de décimer l'humanité. Tout ? Non. Un petit village résiste encore et toujours grâce au vent venu de la mer qui empêche les spores de l'atteindre. ce village, c'est celui de la Vallée du vent et la jeune Nausicaa en est la princesse.
Mais Nausicaa, sans être rebelle, ne veut pas croire que la forêt est toxique et y fait régulièrment des petites excursions avec son planeur. Malheureusement, un autre royaume envahit la vallée du vent et menace de réveiller un géant enndormi pour combattre la forêt et asservir le monde entier.
Nausicaa va donc devoir se battre pour sauvegarder son village et l'humanité entière, mais aussi, pour certaines raisons, la forêt toxique.
Avis : avant toute chose, il est bon de préciser quelques points.
On reproche souvent à ce film de ne pas suivre très fidèlement le manga portant le même nom et d'un certain Hayao Miyazaki. J'apporte ici un élément de réponse : lorsque le film est sorti, en 1986, le manga papier n'en était alors qu'à son deuxième tome. Hayao a donc écrit la suite du manga papier après la sortie du film ! Donc voilà ! Pour les rouspéteurs, je dirais que c'est le manga papier qui ne suit pas le film, na !
Ceci étant dit, passons au vif du sujet. Ce film est la premier où Hayao a carte blanche et où il choisit de s'allier avec un certain Joe Hisaishi pour composer les musiques. Le résultat est plus que brillant puisque plusieurs années plus tard (en gros maintenant), Nausicaa est pour beaucoup une héroïne qui se démarque du lot et a d'ailleurs, si je ne me trompe pas, une énorme popularité au Japon. La musique, bien qu'ayant légèrement vieillie et fasse un peu années 80, reste absolument honorable, en particulier deux points qui seront déveolppés dans le spoiler.
L'intrigue est plutôt originale, pas trop prévisible et très poétique et les personnages attachants comme toujours. Le thème traite de l'environnement, un sujet qui nous parait un peu récurrant mais qui passe quand même assez bien.
Un autre détail qui a attiré mon attention : pourquoi ce prénom Nausicaa pour ce personnage. Car je ne sais pas vous, mais moi Nausicaa, ça me fait penser à l'Odyssée d'Homère. Il s'agit de la princesse qui aide Ulysse alors qu'il est échoué sur une plage, complètement nu. Et je crois avoir compris, maintenant, pourquoi ce prénom. Tout comme la princesse de Phénicie, la princesse de la vallée du vent va vers ce qui dégoûte tous les autres. Elle va et s'intéresse aux insectes que tout le monde craint tandis que son homologue tend la main à cet homme nu qui ne semble pas avoir vu d'être vivant depuis plusieurs jours alors que toutes ses servantes reculent, effrayées. C'était mon petit avis personnel sur la question mais il est quand même amusant de remarquer que désormais, lorsque j'entends le prénom Nausicaa, je pense immédiatement à la princesse de la Vallée du Vent !
Nausicaa peut et doit vraiment être vue comme l'instigateur de l'univers de Miyazaki. On y voit l'esquisse des combats aérien qui reviendront dans Le Château dans le Ciel et le combat de l'Humanité contre la Nature de Princesse Mononoké.
Et puis, comment ne pas être séduits par ce personnage principal attachant tant par sa jeunesse que son courage et sa détermination de sauver le monde et son peuple ? Car n'oublions pas qu'à l'époque, ce type de personnage, à la fois féminin et fort d'esprit, n'était pas autant ancré dans les esprits que maintenant.
En un mot, c'est un chef-d'oeuvre à voir, à revoir, et à savourer.
Nausicaa de la Vallée du vent
Synopsis : dans une époque indéterminée où les humains ont su manipuler des petits planeurs personnels et des vaisseaux de guerre volants, le monde entier est menacé par l'immense forêt toxique dont les spores seraient capables de décimer l'humanité. Tout ? Non. Un petit village résiste encore et toujours grâce au vent venu de la mer qui empêche les spores de l'atteindre. ce village, c'est celui de la Vallée du vent et la jeune Nausicaa en est la princesse.
Mais Nausicaa, sans être rebelle, ne veut pas croire que la forêt est toxique et y fait régulièrment des petites excursions avec son planeur. Malheureusement, un autre royaume envahit la vallée du vent et menace de réveiller un géant enndormi pour combattre la forêt et asservir le monde entier.
Nausicaa va donc devoir se battre pour sauvegarder son village et l'humanité entière, mais aussi, pour certaines raisons, la forêt toxique.
Avis : avant toute chose, il est bon de préciser quelques points.
On reproche souvent à ce film de ne pas suivre très fidèlement le manga portant le même nom et d'un certain Hayao Miyazaki. J'apporte ici un élément de réponse : lorsque le film est sorti, en 1986, le manga papier n'en était alors qu'à son deuxième tome. Hayao a donc écrit la suite du manga papier après la sortie du film ! Donc voilà ! Pour les rouspéteurs, je dirais que c'est le manga papier qui ne suit pas le film, na !
Ceci étant dit, passons au vif du sujet. Ce film est la premier où Hayao a carte blanche et où il choisit de s'allier avec un certain Joe Hisaishi pour composer les musiques. Le résultat est plus que brillant puisque plusieurs années plus tard (en gros maintenant), Nausicaa est pour beaucoup une héroïne qui se démarque du lot et a d'ailleurs, si je ne me trompe pas, une énorme popularité au Japon. La musique, bien qu'ayant légèrement vieillie et fasse un peu années 80, reste absolument honorable, en particulier deux points qui seront déveolppés dans le spoiler.
L'intrigue est plutôt originale, pas trop prévisible et très poétique et les personnages attachants comme toujours. Le thème traite de l'environnement, un sujet qui nous parait un peu récurrant mais qui passe quand même assez bien.
Un autre détail qui a attiré mon attention : pourquoi ce prénom Nausicaa pour ce personnage. Car je ne sais pas vous, mais moi Nausicaa, ça me fait penser à l'Odyssée d'Homère. Il s'agit de la princesse qui aide Ulysse alors qu'il est échoué sur une plage, complètement nu. Et je crois avoir compris, maintenant, pourquoi ce prénom. Tout comme la princesse de Phénicie, la princesse de la vallée du vent va vers ce qui dégoûte tous les autres. Elle va et s'intéresse aux insectes que tout le monde craint tandis que son homologue tend la main à cet homme nu qui ne semble pas avoir vu d'être vivant depuis plusieurs jours alors que toutes ses servantes reculent, effrayées. C'était mon petit avis personnel sur la question mais il est quand même amusant de remarquer que désormais, lorsque j'entends le prénom Nausicaa, je pense immédiatement à la princesse de la Vallée du Vent !
- Spoiler:
- Il y a cependant plusieurs passages que je trouve bons d'analyser et de voir un peu les échos qu'ils ont pu avoir :
Là où réside la magie du film est bien sûr dans sa musique. Souvenez-vous, lorsque Nausicaa revit les scènes de son enfance. La petite mélodie chantée par une voix d'enfant ne contraste-t-elle pas terriblement avec la violence des images qui sont montrées ? Mais alors, que serait ce passage sans la musique ? Il serait en tous les cas bien moins émouvant et bien plus brutal.
Il y a aussi un moment qui peut prêter à confusion, celui où Nausicaa se dresse pour empêcher les soldats de tirer sur le bébé Ohmu. Elle est bras en croix, s'exposant volontairement aux tirs des soldats. Elle offre l'ultime sacrifice pour sauver le plus petit. Ca ne vous rappelle rien ? "Ce que vous faites au plus petit d'entre vous, c'est à moi que vous le faites". Certains ont en effet pu voir une visée biblique à ce passage, mais Miyazaki dément toute référence. Ouf.
L'autre aspect de la magie est au dénouement, lorsque Nausicaa s'est faite piétiner par les Ohmus. Le spectateur la croit morte (et même si on sait qu'un héros ne peut pas mourir (blablabla), on est quand même ému). On se dit alors en effet que ce n'est pas possible, que Nausicaa ne peut pas mourir comme ça et tout et tout... Et que'est-ce qui se passe ? Il passe alors un remix d'un requiem : la sarabande de Haendel ou, en d'autres termes et avec le contexte, de quoi faire pleurer une pierre. Et là, alors que l'émotion semble être à son comble, le requiem prend alors les notes d'une mélodie bien connue ; celle de la comptine qui résonnait dans la tête de la Princesse lorsqu'elle a essayé de sauver le bébé Ohmu.
Et là, c'est le drame ! On se souvient de l'émotion qu'a ressenti la petite fille et, par empathie, on la ressent également, alors que Nausicaa se dirige vers "une lumière au bout du tunnel".
C'est pour moi l'un des passages les plus émouvants des Miyazaki.
La fin a cependant également pu être sujet à polémique : selon les opposants, il faudrait alors attendre l'arrivée d'un messie et ne pas se préoccuper de l'environnement. Bon, je trouve ça un peu stupide mais comme c'est l'avis de certains, il est juste qu'il ait sa place ici...
Nausicaa peut et doit vraiment être vue comme l'instigateur de l'univers de Miyazaki. On y voit l'esquisse des combats aérien qui reviendront dans Le Château dans le Ciel et le combat de l'Humanité contre la Nature de Princesse Mononoké.
Et puis, comment ne pas être séduits par ce personnage principal attachant tant par sa jeunesse que son courage et sa détermination de sauver le monde et son peuple ? Car n'oublions pas qu'à l'époque, ce type de personnage, à la fois féminin et fort d'esprit, n'était pas autant ancré dans les esprits que maintenant.
En un mot, c'est un chef-d'oeuvre à voir, à revoir, et à savourer.
Le Loup- Scénariste-écrivain-chroniqueur
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Localisation : Regarde derrière toi, au cas où...
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Hayao Miyazaki
Passons maintenant à celui qui, semble-t-il, fait des ravages dans les coeurs des demoiselles :
Synopsis : Dans un monde déchiré par la guerre et emprunt de magie, Sophie, une simple chapelière, se fait jeter un maléfice par la sorcière des Landes qui la condamne à vivre dans la peau d'une vielle dame. Fuyant alors son village natal, "Mamie Sophie" va se retrouver nez-à-nez avec le mystérieux château ambulant du magicien Howl. Peut-elle se fier au démon Calcifer, qui se dit prisonnier de Howl ? Et qui est vraiment ce mystérieux Howl ? Sophie vaincra-t-elle le maléfice que lui a jeté la sorcière ?
Avis : de tous les Miyazaki qu'il m'ait été donné de voir, celui-ci est sans doute celui dont j'ai le plus de mal à suivre l'histoire.
Mais j'y reviendrais plus tard en spoiler. Pour l'instant, faisons les constatations d'usage : comme tout Miyazaki qui se respecte (et Dieu sait qu'ils se respectent), ce film possède une musique aussi magnifique que ses graphismes. Le thème principal est introduit dès les premières secondes du film, annonçant alors un délice audio-visuel mais aussi émotionnel caractéristiques des Miyazaki.
L'intrigue est, je trouve, assez complexe pour ne pas dire confuse et ce serait le seul point noir que je poserais.
Les deux personnages principaux sont terriblement attachants, sans oublier le petit apprenti de Howl (au passage, désolé pour l'orthographe, ça varie selon les sources). La guerre est dénoncée de façon plus ou moins subtile mais le message passe très bien : dès qu'une guerre éclate, il n'y a plus de bien ni de mal, les deux camps sont à blâmer.
Passons maintenant à une analyse un peu plus poussée de ce film :
Alors bien sûr qu'au vu de tout cela, c'est un film plus que touchant, avec un scénario complexe ficelé autour d'une histoire d'amour exploitée comme il faut. Et là, je pense qu'on peut le dire en pesant ses mots : les amis, nous avons affaire à un Chef-d'Oeuvre !
Le Château Ambulant
Synopsis : Dans un monde déchiré par la guerre et emprunt de magie, Sophie, une simple chapelière, se fait jeter un maléfice par la sorcière des Landes qui la condamne à vivre dans la peau d'une vielle dame. Fuyant alors son village natal, "Mamie Sophie" va se retrouver nez-à-nez avec le mystérieux château ambulant du magicien Howl. Peut-elle se fier au démon Calcifer, qui se dit prisonnier de Howl ? Et qui est vraiment ce mystérieux Howl ? Sophie vaincra-t-elle le maléfice que lui a jeté la sorcière ?
Avis : de tous les Miyazaki qu'il m'ait été donné de voir, celui-ci est sans doute celui dont j'ai le plus de mal à suivre l'histoire.
Mais j'y reviendrais plus tard en spoiler. Pour l'instant, faisons les constatations d'usage : comme tout Miyazaki qui se respecte (et Dieu sait qu'ils se respectent), ce film possède une musique aussi magnifique que ses graphismes. Le thème principal est introduit dès les premières secondes du film, annonçant alors un délice audio-visuel mais aussi émotionnel caractéristiques des Miyazaki.
L'intrigue est, je trouve, assez complexe pour ne pas dire confuse et ce serait le seul point noir que je poserais.
Les deux personnages principaux sont terriblement attachants, sans oublier le petit apprenti de Howl (au passage, désolé pour l'orthographe, ça varie selon les sources). La guerre est dénoncée de façon plus ou moins subtile mais le message passe très bien : dès qu'une guerre éclate, il n'y a plus de bien ni de mal, les deux camps sont à blâmer.
Passons maintenant à une analyse un peu plus poussée de ce film :
- Spoiler:
- Quelque chose qui m'a surpris alors que je revoyais le film pour la deux(trois?)sième fois, c'est qu'il me semblait revoir un passage... Oui, lorsque la bague de Sophie pointe la porte d'une lumière bleutée, désignant l'emplacement de Howl... Je l'avais déJà vu. C'est un passage écho à celui du Château dans le Ciel, lorsque le pendentif de Sheeta pointe le robot censé la protéger. Je me suis alors rendu compte que derrière ce film se cachait quelque chose d'autre : une sorte de compilation de tous ses succès. Je revoyais alors le film d'un oeil nouveau :
Regardez les combats aériens : ne vous rappellent-ils pas ceux que nous avons pu voir dans le Château dans le Ciel ou dans Nausicaa de la Vallée du Vent ? Et que dire de cette atmosphère de magie qui plane tout au long du film et de l'architecture versaillaise du château de Suliman ? Cela ne fait-il pas directement à l'ambiance du Voyage de Chihiro et du Palais des Bains ? Le scène où Howl tombe à terre et où ses plumes s'envolent n'est-elle pas un écho à la scène où Haku se retransforme en humain ?Et cette histoire d'amour particulièrement présente pour un Miyazaki ? Il semble traité sur le thème de l'amour impossible, l'amour impossible entre mamie Sophie et le beau Howl. Cette manière de traiter une histoire d'amour ne vous rappelle rien ? Pas par hasard l'amour impossible entre un prince et une fille-louve ? En effet, à part dans le Château Ambulant, c'est dans Princesse Mononoké que l'histoire d'amour est aussi explicitement traitée ! Et puis cet univers qui reste quand même très bon enfant avec la présence de l'attachant démon Calcifer, du petit apprenti, des thèmes musicaux parfois enfantins et de la poésie qui se dégage de l'intrigue principale ne laisse-t-il pas deviner un petit clin d'oeil au lointain Voisin Totoro ?
Je dirais donc qu'au-delà d'un simple film, le Château Ambulant, comme tous les Miyazaki, a un message caché. Mais au-delà de ce message qui dit gentillement qu'on peut et doit vivre sans superflu se cache plus que tout ce que Miyazaki a pu concevoir. Je vois ce film comme un hommage à lui-même. Et il le mérite !
Alors bien sûr qu'au vu de tout cela, c'est un film plus que touchant, avec un scénario complexe ficelé autour d'une histoire d'amour exploitée comme il faut. Et là, je pense qu'on peut le dire en pesant ses mots : les amis, nous avons affaire à un Chef-d'Oeuvre !
Le Loup- Scénariste-écrivain-chroniqueur
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